Valorisation agronomique
Les nutriments et la matière organique issus de nos rejets sont une source de pollution pour les milieux aquatiques. Ils sont en revanche très bénéfiques pour les sols et les plantes lorsqu’ils sont valorisés hygiéniquement.
Conclusions de l’analyse du cadre juridique des activités d’ECOSEC
Plusieurs barrières sont nécessaires pour éliminer le moindre risque sanitaire, la principale d’entre elle est de séparer les urines et les matières fécales à la source. Sans pollution fécales, les urines sont considérées comme stériles par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Les Urines
Les urines peuvent être valorisées et traitées de différentes manières. Il est important de savoir qu’elles contiennent la majeure partie des nutriments rejetés par notre corps, soit 80% de l’azote et 60% du phosphore que nous rejetons.
Option 1 : Irrigation au goutte à goutte enterré.
Cette utilisation directe permet de valoriser le plus localement nos urines. Pour cela, des tuyaux munis d’ajutages sont enterrés à 20 cm sur de longues distances. Ainsi, les plantes reçoivent les nutriments nécessaire à leur croissance et tout risque sanitaire est écarté.
Ecosec travaille actuellement sur la production de plantes irriguées permettant de fabriquer les produits ménagers des cabines, bouclant ainsi le cercle de valorisation de la manière la plus directe et locale possible.
En plus des animations de sensibilisation pour petits et grands sur la fabrication de produits ménagers naturels provenant des plantes, en plaçant deux rangées l’une fertilisée et l’autre non, le différentiel de développement des plantes est frappant … mettant en relief le grand pouvoir fertilisant des urines.
Des expérimentations ont actuellement lieu en partenariat avec l’IRSTEA, un institut de recherches spécialisé en agronomie (voir le page « Recherche Scientifique »)
Plaquette irrigation au goutte à goutte
Rapport du test réalisé durant l’été 2015
Projet d’économie circulaire proposé à la mairie de Paris
Option 2 : Le réacteur à Struvite
Une technique permet de récupérer les Phosphates, qui sont une ressource non renouvelable et dont certaines études annonces le Pic en 2030, peuvent être récupérés grâce à un réacteur assez simple qui, en injectant du magnésium à l’urine, permet de le faire précipiter. Ce Phosphate est ensuite distribué au utilisateur des toilettes dans des petits sachets ayant la mention “UriBoost, quand votre urine devient engrais” pour qu’ils puissent fertiliser leur jardins partagés par exemple.
Comment sensibiliser les utilisateurs de toilettes aux économies d’eau et aux cycle courts des nutriments que nous urinons lors de festivals, tel était le défi que s’est lancé Ecosec.
Ecosec a développé pour les événements un container de sensibilisation tout en un, contenant à la fois le réacteur à struvite et des panneaux de sensibilisation sur le cycle de l’azote, le pic prochain du phosphate et la consommation en temps réelle des cabines.
Lien vers la plaquette du Container de sensibilisation Ecosec
Les matières fécales
Par un processus biologique de compostage, les matières fécales peuvent être hygiénisées simplement en 1,5 an puis valorisées agronomiquement.
Un partenariat est noué avec MicroTerra, SCOP héraultaise et groupement d’experts en compostage, pour développer des solutions compacts et capable de faire monter en température (jusqu’à 60°C) notre compost.
La restitution de cet amendement dans les parcs floraux de Montpellier donnera lieu à une sensibilisation ludique sur le cycle de l’azote. D’autre part, avec le retour prochain en régie publique nous pensons qu’une éducation populaire sur le système d’assainissement Montpelliérain serait intéressant.
Guide de gestion des résidus de toilettes sèches (R.A.E. / Ademe)
Recherche scientifique
La recherche appliqué prend une place importante dans l’activité d’Ecosec. Son développement s’effectue par le biais de partenariats forts avec les instituts de recherche locaux.
Biologie, agronomie ou encore microbiologie, les domaines de recherche auxquels Ecosec entend participer sont nombreux.
Actuellement, un partenariat avec l’IRSTEA a été établi afin de montrer le pouvoir fertilisant des urines. Sur une plateforme d’expérimentation de cet institut d’agronomie, Ecosec a planté des légumes et des plantes ornementales dans des bacs hors sols. Grâce à un système d’irrigation par goutte à goutte enterré, les urines issues d’une de nos cabines vont fertiliser une rangée de plants.
Simultanément, une expérimentation va aussi être menée afin de démontrer le potentiel des urines en tant qu’activateur de compost naturel.
Des procédés de traitement technologiques permettent de récupérer 100% des nutriments issus de nos urines pour pouvoir les valoriser en agriculture. Différentes technologies existent comme la précipitation de la struvite ou l’électrodialyse. Le procédé qu’Ecosec souhaite développer est la nitrification suivie d’une évaporation des urines.
L’efficacité de ce procédé a été prouvé depuis plusieurs années par un institut Suisse, l’EAWAG. La nitrification permet de stabiliser la partie azotée des urines et l’évaporation permet de les concentrer. Grâce à ce procédé, la totalité des nutriments peuvent être récupérer dans un très faible volume pour être facilement valoriser.
Publication d’Eawag sur l’ensemble des recherches du programme VUNA